Juillet 2024 :
le racisme ?

Racisme est le terme, forgé en 1902, pour désigner la théorie sur la hiérarchie des races humaines. Le mot race, qui lui est antérieur, désigne la subdivision de l’espèce humaine en plusieurs catégories définie chacune par des traits visibles héréditairement transmis. Si le racisme affirme la supériorité d’un groupe racial et implique l’hostilité de celui-ci à l’égard des autres groupes ou d’un groupe particulier, la race est un concept neutre et c’est en tant que tel qu’il figure dans la Constitution Française. « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ». Une telle affirmation exclut frontalement le racisme, idéologie génératrice de pratiques inhumaines allant de l’exclusion à l’extermination.

À la polémique persistante concernant l’éventuelle suppression du mot « race » des textes institutionnels fait écho la défense ambiguë de la diversité humaine. Actuellement, le parti pris pour la diversité se cabre jusqu’à estimer raciste l’attribution verbale d’une couleur à un être humain. Cette extrême sensibilité au langage n’empêche ni les sentiments haineux ni les actes violents à l’égard d’individus appartenant à des groupes humains jugés inférieurs. Il arrive même que l’ergotage linguistique masque la montée d’un courant de détestation mortifère. Le racisme est une monstruosité humaine accentuée par des faits sociaux nouveaux : l’immigration massive d’un flot de malheureux en Europe et la communication par réseaux sociaux. Ces faits nouveaux sont encadrés et traversés par l’actualité politique mondiale : la guerre en Ukraine, le conflit moyen-oriental, la prolifération de régimes dictatoriaux religieux ou non, la montée des droites extrêmes en Europe.

Alors que l’humanité bariolée se trouve à un moment critique de son aventure terrestre, les partis politiques s’amusent à jouer avec elle. Les uns promettent sécurité et pouvoir d’achat accrus aux électeurs/Français « de souche » (?) les laissant croire que ce sont les impurs par origine, tradition ou religion qui usurpent les biens qui leur reviennent. Les autres promettent sécurité et pouvoir d’achat aux électeurs « importés » (?), les laissant croire qu’ils sont victimes de phobies islamiques. De part et d’autre, l’antisémitisme connaît une nouvelle vague. Habilement tu du côté de l’extrême droite, il est travesti par l’instrumentalisation du conflit tragique au Moyen-Orient.

Si tous les partis semblent hérissés par les actes racistes commis dans une réalité désormais double, physique et virtuelle, il manque partout la réflexion apte à réduire réactions émotionnelles, idées préconçues et prises de positions partisanes. Le principe d’une République indivisible, laïque, démocratique et sociale est-il devenu lettre morte et cymbale résonante ? C’est ce que la pagaille électorale actuelle, faite de cécités, bévues et trahisons nous porte à croire.

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